Témoignages - reprise / cession d'entreprise
Soif d’autonomie et de liberté dans son travail : un jeune sommelier reprend le Logis de France de Montmarault (Allier)
«Entre nous le courant est passé tout de suite … Romain Landriève, hôtelier, raconte ainsi sa première entrevue avec le propriétaire de Centrotel, un Logis de France à vendre (cause retraite), situé à quelques centaines de mètres de la sortie autoroutière de Montmarault (03).
Sommelier au Château Saint-Jean pendant 4 ans, (la référence gastronomique de Montluçon), le jeune homme, 25 ans à peine, avait soif d’autonomie et de liberté. « J’avais en tête depuis longtemps d’être mon propre patron. Tout petit déjà, mon grand bonheur c’était de tenir la caisse dans la librairie-papeterie-jouets de mes parents à Doyet, j’en ai gardé beaucoup de bons souvenirs. ». Amateur de cuisine, Romain s’inscrira au Lycée Saint-Vincent de Montluçon pour y passer un CAP et un BEP de cuisine, puis un Bac Pro Services avant de rejoindre Chamalières pour une Mention Complémentaire en Sommellerie. Un bagage solide et surtout polyvalent pour se lancer dans le métier. « J’ai eu en premier lieu une expérience gastronomique à Lyon dans un établissement « macaronné », comme on dit dans le jargon, avant de rejoindre le Château Saint-Jean, dans des fonctions de sommelier, puis maître d’hôtel, qui exigeaient beaucoup d’autonomie. Je gérais 350 références de vins, à l’achat comme à la vente, dont certaines bouteilles à 500 euros. A ce tarif-là, on n’a guère le droit à l’erreur ! »
Au bout de 4 ans, des fourmis dans les jambes, Romain commencera à parler de son projet d’installation autour de lui. «C’est par le bouche à oreille , chez le coiffeur que j’ai appris, en 2008, la cession de Centrotel, mais l’ancien propriétaire, échaudé par plusieurs tentatives de vente infructueuses faisait preuve d’une certaine méfiance vis-à-vis de l’offre d’un jeune de pas encore 25 ans ! Il a fallu montrer patte blanche, et surtout obtenir un feu vert bancaire avant de pouvoir avancer. Un banquier gourmet qui connaissait bien mon travail a cru en mon projet. Ca a été le point de départ».
Un accord judicieux avec le vendeur
Bar, hôtel-restaurant et même mini golf, l’établissement entretenu correctement, permettait de se lancer sans travaux, même si le jeune patron allait vite échafauder un programme de rénovation pour tous les étages. «L’important, explique Romain c’était de trouver un accord avec le vendeur, pour éviter de cumuler dès le démarrage la charge financière du fonds et des murs. Très compréhensif celui-ci a accepté que le loyer des 3 premières années soit comptabilisé comme remboursement. Finalement, au bout d’un an et demi, j’ai pu constituer une SCI et financer le rachat complet.»
Côté personnel, l’effectif sera vite renouvelé. Deux salariés quitteront l’établissement dont les perspectives d’ouverture s’élargissaient aux mois de juillet et décembre, deux mois pourtant très importants pour le chiffre d’affaires, au moment des vacances et des fêtes de fin d’année ainsi que les week-ends. «Un ami, bon cuisinier, m’a dépanné les premiers mois et ma compagne, formée et expérimentée en hébergement et services a joué depuis le début un rôle important à mes côtés pour le développement de l’affaire.» Bénéficiaire de l’ACCRE, l’Aide aux Chômeurs Créateurs Repreneurs d’Entreprises, Romain a surtout été soutenu par ses proches, ses parents et fabienne son amie, qui l’ont conforté dans les moments de doute. «Les occasions de découragement ne manquent pas... mais l’important c’est d’y croire et de faire les bons choix en s’entourant de bons conseils, martèle Romain à l’adresse de ceux qui songent aussi à tenter l’aventure».
Une table et une carte des vins hors pair…
Pour réussir Romain mettra en oeuvre ses bonnes ficelles : un accueil chaleureux, une table hors pair et une carte des vins à faire pâlir les grandes maisons. Aussi vient-on maintenant déjeuner ou dîner à Montmarault, depuis Montluçon ou de tous les coins de l’Allier. On s’y retrouve pour repas d’affaires ou de famille, la position centrale aidant, au carrefour de l’A71 et de la Route Centre Europe Atlantique, trait d’union entre le Centre et le Limousin, la Bourgogne, Paris... A la carte du restaurant : suprême de pintade au Saint-Nectaire, filet de bœuf CHAROLAIS label rouge, croustade de Bezenet à la fourme d’Ambert… le tout arrosé de l’un des 130 crus soigneusement sélectionnés pendant plusieurs années d’expérience auprès des plus fins palais. Bref un petit temple de gastronomie bienvenu dans ce département où l’on sait apprécier à leur juste valeur les produits de qualité.
Côté hôtel, le positionnement non loin du péage de l’A71 et la visibilité de l’établissement dans ce noeud routier en font une étape de choix pour les voyageurs professionnels ou familiaux qui veulent faire une pause à mi-parcours, entre la Suisse et l’océan, ou sur l’axe Paris Montpellier. C’est pourquoi Romain Landriève mise sur la qualité de sa vingtaine de chambres, l’accueil et leur décoration.
En un peu plus de deux ans d’activité, les résultats parlent d’eux mêmes : huit personnes sont devenues nécessaires pour faire tourner la maison tandis que de nouvelles clientèles découvrent le charme des lieux, telles les entreprises, qui profitent de la position géographique privilégiée de Montmarault pour s’y réunir en assemblée ou en séminaire. Au bout du compte une progression en flèche qui témoigne du dynamisme de la nouvelle équipe. «Je suis content que le marché ait bien réagi, soupire Romain, maintenant je crois qu’on va faire une pause pendant un an ou deux, histoire de bien maîtriser la situation, mais je prévois déjà qu’en 2014 on mettra l’accent sur l’accessibilité des installations pour les personnes handicapées et sur la sécurité, notamment au rez-de-chaussée»
Aidé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Montluçon-Gannat, il attache beaucoup d’importance au respect des normes, une veille permanente qui permet à un établissement de répondre aux attentes des clients, de rester au goût du jour et de ne pas se déprécier.
Restera alors l’aspect extérieur de l’hôtel, un peu traditionnel aujourd’hui, qui ne reflète pas vraiment l’originalité des prestations. Ce sera pour plus tard, mais Romain rumine toujours cette remarque récente d’une cliente : «Si votre façade pouvait raconter vraiment ce que vous offrez à l’intérieur, votre établissement serait plein tous les jours...» Quoi qu’il en soit, un bel hommage !
Votre contact Transcommerce à la CCI de Montluçon/Gannat - Portes d'Auvergne :
Edwige ROCHE - Tél. 04.70.02.50.15 - Email : creation@cci-montlucon.com.
Transcommerce-Transartisanat est un dispositif d’aide à la transmission des entreprises artisanales, commerciales, hôtelières et de services géré par les Chambres de Commerce et d’Industrie et les Chambres de Métiers et de l’Artisanat en collaboration avec les notaires et des agents immobiliers. L’opération est soutenue financièrement par le Conseil Régional d’Auvergne.
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