Il aura suffi de quelques semaines de cours de biologie végétale sanctionnées par un C.A.P. pour changer la vie de Chantal. Ancienne chargée de mission Commerce/Artisanat à la mairie de Thiers elle a fini par se retrouver de l’autre côté de la barrière, devenue commerçante elle-aussi, après un passage pas totalement convaincant dans l’immobilier.

« J’étais bien installée dans la fonction territoriale, mais j’avais des fourmis dans les jambes raconte Chantal Le Coant et quand mon conjoint m’a proposé en 2002 de créer une agence immobilière, je n’ai pas eu d’hésitation à franchir le pas. Pourtant au bout de quelques années, j’ai vu que je tournais en rond, j’avais besoin de faire quelque chose de mes mains, de créer, d’investir plus de créativité dans ma relation avec la clientèle. » Une séparation plus tard, les circonstances voudront qu’elle aura les mains libres pour choisir seule son itinéraire. J’ai fait le tri dans ma tête, engagé un bilan de compétences et j’ai commencé à  me renseigner sur les métiers décoratifs …lorsque la comptable de l’agence immobilière m’a parlé de ce commerce de fleurs à Puy-Guillaume. J’ai tout de suite demandé à la propriétaire de  m’accepter pour une période d’observation . Ca tombait à l’époque des fêtes, avec une grosse activité et j’ai été emballée».  Etrangère à l’univers floral,  Chantal s’inscrit alors dans un C.A.P. par correspondance, seul moyen d’acquérir rapidement les compétences requises, avant de reprendre, en juillet 2010, la boutique à son compte. « C’est un métier dévoreur de temps, qui demande beaucoup d’énergie. On travaille sur une denrée périssable, toute erreur a des conséquences immédiates, mais c’est bien le type de métier que je voulais, même si je ne peux pas comparer ma rémunération avec celle que j’avais comme salariée.. ».
Avec les fleurs on fait passer quelque chose …
Pour faire avancer son projet, ironie du sort , Chantal a du passer de l’autre côté du bureau qu’elle occupait avant comme chargée de mission, une expérience « drôle », mais indispensable pour obtenir les aides à la création-reprise. « L’appui de la CCI a été décisif, pour monter le dossier , pour les conseils, mais aussi pour entrer en relation avec le Département et la Région, et contacter la plate-forme d’initiative locale qui octroie un prêt d’honneur sans intérêt, après avoir bien mouliné le dossier ! »  Côté commercial,  les choses se passent plutôt bien . Pas dépaysée pour un sou dans sa boutique du centre de Puy-Guillaume qu’elle a su réaménager avec goût, Chantal  prend soin de sa clientèle avec plein de petites attentions. « Par les fleurs, on fait passer quelque chose, d’autant plus qu’on  intervient dans les moments les plus forts de la vie des gens, les joies ou les peines… Il faut savoir les accompagner  avec sensibilité et professionnalisme. Moi je ne sais pas tricher ». Son étonnement ? la charge de travail, l’investissement personnel. Ses récompenses : la richesse des contacts humains , la beauté des fleurs… Au final un bilan largement positif qui fait dire à ses amis qu’elle a su transformer sa vie, trouver un nouvel équilibre.  Ses 3 fils de  18, 16 et 12 ans ont aussi la fierté d’une maman, pas toujours très disponible ( les moments de liberté ne sont pas pour leur déplaire), mais bien plus « épanouie » et  surtout très confiante dans son avenir .
Une bonne surprise : la valeur du fonds
C’est à la qualité de la transmission  que la Boutique Fleurie doit cette nouvelle phase de son développement . Une transmission en douceur entre Chantal Le Coant et Sophie Guyot, précédente exploitante, elle aussi passionnée par son métier, mais contrainte, pour des raisons de santé de s’en séparer. « C’est un métier vraiment physique, il faut se lever tôt pour les approvisionnements, porter des charges, et un jour mon médecin m’a interdit tout effort physique. J’ai dû m’y résoudre regrette Sophie Guyot » qui mettra six mois à se décider avant  de contacter la CCI de Thiers pour la mise en vente de son affaire sur le réseau Transcommerce-Transartisanat (*) . La bonne surprise viendra de l’estimation de la valeur du fonds : elle a doublé en 10 ans grâce aux efforts de Sophie, après un changement de local (50% plus grand) et un élargissement de l’offre produits ( cache-pot, vases, cadeaux). « C’est Pascal Challet à la CCI qui m’a  renseigné sur les procédures et sur la bonne façon d’aborder la cession de mon activité.  J’ai découvert seulement à ce moment-là, les formalités administratives, les questions de bail, le rôle du notaire , le calcul de la valeur du fonds,  bref une avalanche de données que je n’aurais jamais été capable de démêler toute seule. » . Quoi qu’il en soit  l’étude du dossier soulignera la qualité de la gestion, la bonne santé des comptes, la solidité de la clientèle, la rigueur des approvisionnements. Des éléments positifs, qui, ajoutés à la qualité du relationnel entre les deux commerçantes faciliteront le passage de relais. Assez proches l’une de l’autre, elles restent en contact et Chantal sait qu’elle peut consulter Sophie à tout moment pour estimer un volume d’achat en prévision d’un événement ou pour tout renseignement de gestion . Sécurisées toutes les deux par l’accompagnement de la CCI, elles ont réussi leur opération dans la sérénité, avec la garantie d’une opération équitable. A Chantal Le Coant le soin de s’adapter maintenant aux besoins de ses clients et  d’en conquérir de nouveaux. A Sophie, qui se l’est promis, le projet de se lancer dans autre chose, une activité compatible avec ses problèmes de santé, avec le souhait de renouer des liens humains aussi forts que ceux qu’elle a connus. Mais l’une et l’autre l’assurent : pas sans l’appui d’une équipe de professionnels compétents et sérieux. « Il faut savoir s’entourer convenablement concluent-elles de concert. » Une conclusion qui tombe comme une fleur…

Votre contact Transcommerce : Pascal CHALLET - CCI du Puy-de-Dôme / Délégation de Thiers
Tél. 04.73.51.66.50 - Email : pascal.challet@puy-de-dome.cci.fr

(*) Transcommerce-Transartisanat est un dispositif d’aide à la transmission des entreprises artisanales, commerciales, hôtelières et de services soutenu financièrement par le Conseil Régional d’Auvergne.