Témoignages - reprise / cession d'entreprise

Un jeune passionné de mécanique reprend un garage à Aurillac (Cantal)

« Pour être complètement sincère, raconte Julien Calvet, tout petit j’avais une autre passion, les animaux et je m’imaginais déjà vétérinaire. Mais voilà, d’un côté j’avais des professeurs qui me faisaient comprendre que les études de vétérinaire risquaient de me poser des soucis et de l’autre je voyais mes cousins bricoler leurs mobylettes . Alors, j’ai un peu choisi la facilité ». Après 13 ans, une fois retapé sa première « mob », Julien se conforte dans l’idée de se lancer dans la mécanique et s’oriente vers l’apprentissage. Mais, la difficulté à trouver un employeur pour cette formation en alternance le conduira à s’inscrire au lycée technique Jean-Mermoz, une étape qui lui permettra de passer de deux à quatre roues. « A titre d’exercice pratique, j’ai choisi de remettre en état une vieille Opel Kadett, c’est mon prof de mécanique qui me donnait des conseils pendant la semaine. En deux mois, la voiture était sur pied, alors dans la foulée j’en ai entrepris deux autres histoire de me prouver que je pouvais aller au bout de mes idées ». Le goût des études étant revenu, Julien enchaînera avec une formation STI (Sciences et Technologies de l’Industrie), assez vite interrompue, un Bac Pro Maintenance Véhicules à Brive et un apprentissage dans un garage d’Aurillac qui l’embauchera à l’issue du stage. Julien aura d’autres expériences professionnelles enrichissantes dans une concession puis un garage qui fermera définitivement ses portes quatre ans après le début de leur collaboration. « Le licenciement économique a ravivé mon envie de travailler à mon compte. C’est un collègue qui m’a parlé d’un garage station-service en vente sur Aurillac. L’affaire était référencée dans le réseau Transcommerce-Transartisanat et c’est la Chambre de Métiers et de l’Artisanat qui m’a aiguillé dans toutes les démarches. »

Bien conseillé et  bien soutenu

Pris en main par une conseillère de la compagnie consulaire - Nathalie Cheyvialle - Julien  bénéficiera de conseils et d’une formation préalable à la création d’entreprise puis d’un business plan réalisé par son expert-comptable, avant de faire le tour des possibilités d’aides apportées par les institutions : un capital de Pôle Emploi, un prêt sans intérêt (NACRE) et une garantie bancaire par Auvergne Active, l’Aide aux Chômeurs Créateurs Repreneurs d’Entreprise et l’appui de l’Association Printemps des Générations, des seniors qui aident les candidats au démarrage d’une activité. « Je reconnais que cet environnement m’a beaucoup apporté, explique Julien, car je n’étais pas vraiment préparé à la partie administrative, à l’aspect financier, à la facturation, et même à l’organisation des plannings ou la gestion de la relation client. Quand on est patron on doit tout assumer et on se trouve face à ses vraies responsabilités . »

Dans son entreprise, une station Total adossée à un garage, bien située et proche du centre-ville, Julien s’applique à conserver les clients d’avant et surtout à en démarcher de nouveaux comme des flottes d’entreprises et des clients connus lors de ses emplois précédents. « Franchement les choses vont bien sourit-il, je suis  étonné par mes premiers mois d’activité et je vais peut-être pouvoir engager des travaux d’amélioration plus vite que prévu : la modernisation de la boutique, le relookage de la station et l’installation d’automates 24/24. Je commencerai certainement par réorganiser l’atelier, changer le pont, et améliorer le rangement, c’est indispensable… »  Même s’il prévoit d’avancer par étape, le jeune patron ne veut pas relâcher ses efforts et il se sent d’autant plus fort que son père – Alain - le soutient sans faille depuis le début. Un papa qui a probablement une grosse part de responsabilité dans les choix de son fils. « C’était lui-même un fou de mécanique et tout petit je le suivais dans ses compétitions de moto-cross. J’ai toujours entendu le bruit des moteurs autour de moi ».

Mon père en a rêvé et moi je l’ai fait !

Proches et même complices, le père et le fils font cause commune dans ce projet auquel le premier avait déjà songé pour lui-même il y a pas mal d’années… « Il en a rêvé et moi je l’ai fait, sourit Julien ».  Entouré aussi de ses beaux-pères, eux-mêmes compétents en mécanique, qui croient en lui, le jeune créateur dispose d’un bon environnement pour réussir. Et pour couronner le tout, dans sa vie personnelle vient de s’installer un petit garçon Noa, 2 mois, qui fait le bonheur de la famille et ne va tarder à jouer au garagiste dans le salon… !

Aidé par son salarié, un ancien collègue qui l’a suivi dans l’aventure, Julien tient bon la barre de cette entreprise dont il « sent » bien le développement. D’ailleurs il ne regrette rien et reprendrait les mêmes décisions si c’était à refaire. Avec sa compagne Julie, qui vit avec lui sur place, au-dessus du garage, l’avenir se présente assez radieux, même si, comme on l’imagine, le temps imparti aux loisirs et aux vacances reste encore un peu « compté ». Mais le chemin parcouru lui rappelle surtout qu’il a bien su mener sa barque depuis l’époque où, petit garçon, il se couchait par terre sous son vélo , pour « faire comme papa » quand il désossait sa moto.  Exit désormais les animaux et les études vétérinaires, l’avenir est maintenant aux chevaux vapeur et Julien en a sous le capot !

Votre contact Transartisanat : Nathalie CHEYVIALLE - Chambre de Métiers et de l'Artisanat du Cantal
Tél. 04.71.45.65.00 - Email : n.cheyvialle@cma-cantal.fr

(*) Transcommerce-Transartisanat est un dispositif d’aide à la transmission des entreprises artisanales, commerciales, hôtelières et de services soutenu financièrement par le Conseil Régional d’Auvergne.